Lourdes : que d'eau que d'eau (dixit de Mac-Mahon en son temps à Toulouse). La grotte est envahie par les eaux, par la boue... Le sanctuaire retient son souffle pendant que le gave déborde. A Pau, pas de pot, mais de l'eau dans le pot.
Les flots écumeux emportent troncs et débris dans son sillage, descendant vers la plage. Dans la grotte, la source au miracle ne s'est pas transformée en fontaine à vin, mais les cierges se sont figés avec la montée des eaux.
Les pieds dans l'eau, la Vierge patiente et de son doux visage apaise les angoisses des pélerins réfugiès sur leur frêle esquif, barque de fortune qui les emporte vers le salut. Sous Birous, il y a un refuge...
Bernadette, le Seigneur t'appelle. Entends sa prière :
- Va me chercher une pelle ! Il te faut me nettoyer la grotte de Massabielle...
Après le vent, les pluies et les inondations sont le signe du courroux divin. Fin du monde par les Mayas annoncée, te voila arrivée à notre temps, à notre grotte tant vénérée. Le gave devenu torrent impétueux a nettoyé le temple de ses marchands. Etrange vision que ces gourdes en plastique, de forme virginale, qui flottent au gré de l'onde dans les rues de la cité mariale. On ne va pas manquer d'eau pour remplir les jerrican des pélerins. Pour le baptême pas besoin de sortir les outres de vin...
Que d'eau que d'eau, soupire la réfugiée sur le dos d'un pompier sauveteur. Le pain ne sera pas sec aujourd'hui. On est béni !